- L’arbitrage d’assurance-vie : pourquoi faire et comment s’y prendre ?
Arbitrage de l’Assurance-vie : comment ça fonctionne ?
26 juin 2025
Nathaëlle Dorval
Sommaire
Quels types de supports peut-on arbitrer dans une assurance-vie ?
Arbitrage automatique et arbitrage manuel : quelle différence ?
Faut-il arbitrer soi-même ou confier la gestion à un expert ?
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« Faire un arbitrage », l’expression est connue et nous évoque à tous quelque chose. Plusieurs options, des arguments qui pèsent dans la balance de part et d’autre, puis l’obligation de trancher. Dans tous les domaines de notre vie, nous devons arbitrer et faire des choix. En matière d’Assurance-vie aussi. L’arbitrage d'assurance-vie consiste, pour les contrats multisupports, à répartir votre épargne sur divers supports d’investissement (fonds en euros, unités de compte etc). Cette stratégie permet de répartir les risques et d’obtenir de meilleures performances. Comment fonctionne l’arbitrage en Assurance-vie ? On vous explique.
C'est quoi un arbitrage en Assurance-vie ?
Arbitrer, cela revient à évaluer les différentes alternatives et juger celles qui s’imposent comme les meilleures. Une capacité essentielle pour bien placer son argent.
En quoi l’arbitrage concerne-t-il le contrat d’Assurance-vie ? Pour être précis, l’arbitrage ne s’adresse qu’aux contrats d’Assurance-vie dits « multisupports ». En effet, lorsque vous décidez de souscrire un tel contrat, vous allez décider comment répartir votre épargne sur les divers supports d’investissements qu’il propose (unités de compte, fonds en euros etc.)
Vous aurez ainsi un premier arbitrage d'assurance-vie à réaliser à l’ouverture de votre contrat d’Assurance-vie. Mais ce n’est pas le dernier car, les marchés financiers et immobiliers fluctuent et vous pouvez être amené à vous adapter.
Tout au long de la vie de votre contrat d’Assurance-vie, vous allez donc devoir procéder à de nouveaux arbitrages. C’est à dire que vous ou votre gestionnaire d’Assurance-vie va déplacer et réinvestir votre épargne d’un support vers un autre.
Avec l’arbitrage d'assurance-vie , vous pouvez vous adapter sans cesse à la conjoncture. Vous pouvez revoir à tout moment la répartition de votre capital entre fonds euros et unités de compte, mais également au sein même des unités de compte.
Comment fonctionne un arbitrage ?
Si vous avez opté pour un contrat d’Assurance-vie multisupports, vous avez procédé à une répartition de votre capital selon les supports sécurisés et volatiles. Cette stratégie de répartition consiste tout simplement à « ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. »
Quelques mois ou années plus tard, vous pourriez être amené à modifier cette répartition pour l’adapter au mieux à la conjoncture ou à votre horizon de placement. Ainsi, un épargnant jeune pourra choisir une répartition plus audacieuse, sur des supports volatiles, tandis qu’une personne plus âgée préférera davantage garantir son capital investi.
Que vous choisissiez de dynamiser votre épargne ou de la préserver davantage, l'arbitrage d'assurance-vie vous ouvre le champ des possibles. Il vous permet sans cesse d'optimiser votre épargne et de réajuster votre stratégie en fonction de la situation sociétale et de vos objectifs personnels.
Quels types de supports peut-on arbitrer dans une assurance-vie ?
L’un des grands atouts du contrat d’assurance-vie multisupport, c’est sa richesse en termes de choix d’investissements. L’arbitrage permet alors à l’épargnant de jongler entre différents types de supports selon ses objectifs, son profil de risque ou encore la conjoncture économique :
- Le fonds en euros : ce support constitue souvent la base du contrat d’assurance-vie. Il offre une garantie en capital, ce qui signifie que votre investissement initial ne peut pas diminuer. Le rendement est généralement modeste mais sécurisé, avec une répartition des gains annuelle.
- Les unités de compte (UC) : les unités de compte désignent tous les supports non garantis en capital (actions, obligations, SCPI, OPCVM, ETF, etc.). Leur valeur fluctue selon les marchés financiers ou immobiliers. En contrepartie du risque de perte en capital, elles offrent un potentiel de rendement supérieur à long terme.
- Les fonds thématiques ou sectoriels : certains contrats proposent des fonds axés sur des secteurs spécifiques (santé, transition énergétique, technologie, immobilier, etc.) ou sur des tendances de long terme (ISR, climat, innovation, etc.).
- Les ETF (fonds indiciels) : de plus en plus présents dans l’arbitrage d’assurance-vie, les ETF permettent d’investir dans un indice boursier (comme le CAC 40 ou le MSCI World) à moindres frais.
- Les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) : certaines unités de compte prennent la forme de parts de SCPI, un bon moyen d’intégrer de l’immobilier dans votre assurance-vie. Toutefois, la liquidité des SCPI est plus faible que celle d’une unité de compte et les délais de traitement peuvent être plus longs.

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Pourquoi faire un arbitrage d'assurance-vie ?
Risquer de tout perdre, ou de ne rien gagner. C’est précisément l’opposé de l’objectif poursuivi par l’Assurance-vie. Ce placement financier qui repose sur le principe de la répartition du capital sur divers supports permet précisément de « ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. »
En diversifiant les supports d’investissement et en ajustant la répartition de son capital dans le temps, l’épargnant optimise son placement. L’arbitrage d'assurance-vie est donc l’outil majeur du contrat d’Assurance-vie multisupport. Grâce à ce mécanisme, l’épargnant peut sans cesse obtenir le meilleur rendement sur son placement.
Pour certains épargnants avertis, l’arbitrage est une aubaine. Il permet de tirer profit des fluctuations des marchés financiers et maximiser ainsi les performances de ce placement. D’autres optent pour une majorité de supports sécurisés afin de garantir le capital investi. À chacun son profil épargnant…
Quand arbitrer une assurance-vie ?
L’arbitrage d’assurance-vie ne se fait pas au hasard. Pour qu’il soit réellement efficace et serve vos objectifs patrimoniaux, il doit intervenir au bon moment. Plusieurs situations viennent alors justifier une réallocation de votre capital entre les différents supports :
- Lorsque les marchés évoluent fortement : les marchés financiers sont par nature volatils. En cas de crise économique, de rebond boursier ou de tension géopolitique, il peut être judicieux de sécuriser une partie de votre épargne en transférant vos investissements vers des fonds en euros, ou à l’inverse, de profiter d’un creux de marché pour renforcer vos unités de compte.
- À l’approche d’un projet ou d’un besoin de liquidités : vous avez un projet immobilier, un voyage ou vous anticipez des dépenses importantes ? Il peut être opportun de réduire votre exposition au risque et d’opter pour un arbitrage d’assurance-vie vers des supports plus sécurisés.
- En fonction de votre âge ou de votre horizon de placement : plus vous vous approchez de l’âge de la retraite ou de la date de retrait envisagée, plus il peut être pertinent de désensibiliser votre contrat aux risques de marché. En début de vie du contrat, l’allocation peut être plus dynamique (forte part en UC). Plus tard, il est souvent conseillé de réorienter progressivement vers le fonds en euros pour sécuriser les gains.
- Lors d’un changement de situation personnelle ou professionnelle : mariage, naissance, succession, changement de statut fiscal ou professionnel, ce sont autant d’événements qui peuvent modifier votre profil d’investisseur ou vos besoins en liquidités. C’est souvent l’occasion de revoir votre allocation (avec l’aide de votre assureur ou de votre courtier) et de rééquilibrer votre portefeuille.
- Si votre stratégie ne correspond plus à votre profil de risque : vos objectifs ont changé ? Vous avez pris plus de recul sur les marchés ? Vous supportez moins bien les variations de valeur ? Autant de signaux qui peuvent mener à un arbitrage d’assurance-vie, que ce soit ponctuel ou via une modification de votre mandat de gestion.
Arbitrage automatique et arbitrage manuel : quelle différence ?
Selon votre degré de connaissance des marchés et des placements financiers, vous allez décider d’adopter pour votre Assurance-vie un mode de gestion qui vous est propre. Tandis que les plus aguerris opteront pour une gestion libre, les plus prudents choisiront la gestion pilotée. Qu’est-ce que ça change ? Tout ce qui concerne l’arbitrage justement.
Dans le cadre d’une gestion libre, l’épargnant dispose de toute latitude pour faire ses choix… On parle communément d’arbitrage manuel, puisque pour chaque arbitrage d'assurance-vie, c’est lui qui se retrouve aux manettes. Ponctuellement, l’épargnant décide de déplacer et réinvestir son capital d’un support d’investissement à un autre.
Au contraire, dans une Assurance-vie en gestion pilotée, l’épargnant mandate son gestionnaire de contrat pour intervenir à sa place lorsqu’un arbitrage s’avère opportun. Votre capital est alors confié à un expert financier qui tirera le meilleur parti de votre placement pour vous assurer un rendement optimal. On parle donc d’arbitrage automatique, puisqu’il n’a pas à vous consulter dans la prise de décision.
Pour autant, la gestion pilotée ne revient pas à lui confier votre épargne aveuglément et lui donner carte blanche sur votre capital. Le plus souvent, vous définirez en amont les paramètres de cet arbitrage automatique : montant à transférer, intervalle entre les transferts et les supports d’investissements visés.

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Quels frais s’appliquent lors des arbitrages ?
Si l’arbitrage d’assurance-vie est une opération stratégique pour améliorer la performance de votre contrat, elle n’est pas toujours gratuite. En fonction du mandat de gestion choisi (libre ou piloté) et de la politique de l’assureur, différents frais peuvent s’appliquer au moment de transférer vos actifs d’un support à un autre :
- Les frais d’arbitrage à proprement parler : ce sont les frais directement prélevés lors du changement de support. Ils sont généralement exprimés en pourcentage du montant arbitré, souvent compris entre 0,5 % et 1 % selon les contrats. Certains établissements offrent un ou plusieurs arbitrages gratuits par an, d’autres facturent chaque opération (même minime).
- Les frais sur les supports eux-mêmes : lorsque vous effectuez un arbitrage vers certaines UC, attention aux frais spécifiques liés à ces actifs ! Par exemple, les fonds thématiques, les SCPI ou certains ETF peuvent présenter des frais de souscription ou de gestion plus élevés.
- Les frais liés au mandat de gestion : dans le cadre d’un mandat (comme la gestion pilotée), les options d’arbitrage automatique sont généralement intégrées, mais elles peuvent engendrer des frais de gestion supplémentaires. Ces coûts sont souvent justifiés par la promesse d’un pilotage optimisé des arbitrages, mais ils doivent être mis en balance avec la performance réellement obtenue.
Et niveau conséquences fiscales indirectes ? Même si l’arbitrage d’assurance-vie n’entraîne pas directement une imposition, contrairement à un rachat, ils peuvent avoir des effets indirects. Par exemple, si vous transférez massivement vers des supports risqués juste avant un retrait et que la valeur baisse, vous risquez de réduire vos plus-values disponibles ou d’effectuer un rachat en moins-value… ce qui peut avoir un impact sur votre fiscalité globale !
Comment procéder à un arbitrage d'assurance-vie ?
L’arbitrage d'assurance-vie n’a dorénavant plus de secret pour vous. Ce mécanisme, au cœur de l’Assurance-vie, lui permet de se distinguer comme un placement flexible. Il sait s’adapter à la conjoncture à votre horizon de placement.
Vous avez souscrit un contrat d’Assurance-vie multisupports et avez l’intention de procéder à un arbitrage ? C’est très simple, l’arbitrage manuel et ponctuel se fait en quelques minutes. Il suffit d’en informer votre gestionnaire d’Assurance-vie par lettre recommandée avec avis de réception, par téléphone, mail ou SMS, ou encore en ligne sur le site de votre gestionnaire.
Vous aurez alors à préciser le montant à transférer, le support que vous souhaitez désinvestir et celui sur lequel vous voulez investir. Et si cette procédure vous paraît bien compliquée, choisissez la gestion pilotée ! Confiez votre capital à un expert et laissez-le fructifier.
Faut-il arbitrer soi-même ou confier la gestion à un expert ?
Tout dépend de votre expérience des marchés, de votre temps disponible… et de votre appétence au risque ! Si vous êtes un épargnant averti, capable de suivre l’actualité économique et d’analyser la performance des différents supports, l’arbitrage d’assurance-vie en gestion libre vous permet de garder le contrôle total sur vos placements.
En revanche, si vous préférez déléguer cette mission à un professionnel, la gestion pilotée est faite pour vous. Vous confiez alors les arbitrages à un expert mandaté, qui ajuste régulièrement la répartition de votre portefeuille selon votre profil d’investisseur, vos objectifs et l’évolution de chaque marché financier.
Il n’y a pas de bonne ou mauvaise option, seulement celle qui correspond le mieux à votre situation et à votre manière d’investir.

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