Modalité de versement Assurance Vie et retrait

Loin devant le Plan Epargne Retraite, l’Assurance Vie reste le placement préféré des français. 

En 2019, l’encours de ces contrats s’élevait d’ailleurs à 1 788 milliards d’euros, soit une progression de 6 % sur un an. Pourquoi est-elle si chère à notre cœur ? Investissement sûr et fiscalement avantageux, il doit principalement son succès à l’inégalable souplesse de son fonctionnement. Modalités de versements et de retrait, rendement, on vous dit tout de ce placement incontournable !

Pourquoi souscrire une Assurance Vie ?
 

L’Assurance Vie est un produit d’épargne multifonction. C’est un contrat conclu entre vous-même, le souscripteur de l’assurance, et un gestionnaire. Celui-ci a pour objectif de vous permettre de vous constituer un capital et de le faire fructifier pour réaliser vos projets : préparer votre retraite, protéger vos proches, transmettre votre patrimoine.

Comme tous les placements, les versements effectués sur votre contrat peuvent être investis sur différents produits financiers vous offrant un rendement bien plus intéressant que de l’argent dormant sur un compte en banque. Votre épargne produit des intérêts à mesure que vous l’alimentez.

L’Assurance Vie est également un outil patrimonial sans pareil. Elle vous permet de transmettre une partie de votre patrimoine en dehors du cadre juridique et fiscal de la succession.

Mais surtout, il s’agit d’un placement qui offre une souplesse et une liberté inégalables. Contrairement aux idées reçues, l’argent versé sur ce contrat n’est jamais bloqué. Qu’il s’agisse des versements ou des modalités de sortie : vous êtes libres d’agir comme bon vous semble !

Quel rendement pour mon Assurance Vie ?
 

Lorsque vous versez des sommes d’argent sur votre contrat, ces versements peuvent être eux-mêmes placés et réinvestis. Selon le mode de gestion choisi (libre, profilée ou pilotée), vous serez plus ou moins libre d’investir où vous le souhaitez. 

D’une manière générale, l’argent versé sur une Assurance Vie peut être placé sur deux types de supports : les fonds euros (ou fonds en euros) et les unités de compte. 

Les premiers, dits « fonds euros », plus traditionnels, sont essentiellement investis en obligations. L’avantage de ce support, c’est sa grande sécurité. Concrètement, le gestionnaire de votre contrat est obligé de rembourser les montants versés, ainsi que les intérêts produits grâce au placement. Toutefois, ces fonds sont si sécurisés que leur rendement est limité (ils ont rapporté en moyenne 1,80% en 2018).

Au contraire plus volatiles, les unités de compte répondent à une tout autre logique. Plus risquées, elles sont investies sur les marchés financiers. Leur valeur peut donc fluctuer fortement, à la hausse comme à la baisse. Entre 2012 et 2016, leur rendement moyen était de 6,6%, mais en 2018, du fait de la conjoncture, leur performance moyenne était négative (-5,9%).

Vous l’aurez compris, selon le profil de gestion que vous choisissez d’adopter - prudent, équilibré ou dynamique - les sommes d’argent que vous allez verser seront investies sur des placements à fort ou faible rendement. Tout n’est qu’une question de risques que vous souhaitez ou non absorber…

Retenez que votre gestionnaire est là pour vous conseiller et que, quel que soit le profil privilégié, ce placement demeure fiable et sécurisé.

Combien rapporte une Assurance Vie ? 

Différents éléments peuvent vous permettre de faire une rapide simulation des gains potentiels de votre future Assurance Vie, tels que : 

  • le taux annuel proposé par votre gestionnaire, 
  • la date du premier versement
  • son montant,
  • la durée estimée de votre placement.

Remplir ces différents champs vous permettra d’estimer les intérêts et plus-values que votre capital pourrait générer.

N’oubliez pas d’intégrer à votre calcul les différents frais inhérents au fonctionnement de votre contrat. Ceux-ci sont variables d’un contrat à l’autre : 

  • Les frais sur versements – également appelés frais d’entrée – oscillent entre 1 et 3,5%. Ils sont prélevés dès que vous faites un versement, auxquels s’ajoutent des frais de dossier liés à l’ouverture de votre contrat. 
  • Les frais de gestion sont quant à eux prélevés chaque année et portent sur le total des sommes investies et des intérêts générés. Ils se situent le plus souvent entre 0,40 et 1,5%

Enfin, si vous souhaitez modifier la répartition de votre épargne, vous devrez payer des frais d’arbitrage.
Alors, les gains versus les frais, c’est le match nul ? Bien au contraire ! Les frais sur versement sont prélevés à chaque fois que vous ferez un apport en capital ponctuel ou régulier. Quant aux frais de gestion, ils sont suffisamment bas pour que vous ne les remarquiez même pas ! Enfin, vous verrez que plus votre contrat est ancien, plus vous produisez des intérêts au fil des années, et plus vous amortirez ces différents frais.

Quel montant verser sur son Assurance Vie ?

L’objectif de ce placement est de vous constituer un capital et le faire fructifier. Vous êtes libre de choisir le montant et le mode de versement qui vous convient. Le montant et la fréquence des versements dépendent de votre objectif final (retraite, transmission de patrimoine) et du temps dont vous disposez pour l’atteindre. 

Le versement unique : risque de mauvais rendement

Comme son nom l’indique, le versement unique est caractérisé par un seul versement, effectué lors de la souscription du contrat. Généralement conséquent, il a l’avantage de permettre au souscripteur un suivi précis du rendement de son placement.

Un versement important, réalisé en une seule fois, permettra de produire davantage d’intérêts qu’une même somme divisée en plusieurs versements. 

Par exemple : si vous versez en une fois 5 000 euros, vous obtiendrez plus d’intérêts sur cinq ans que si vous versez 1000 euros tous les ans.

L’inconvénient majeur de ce mode de versement, c’est que le rendement de votre placement dépend fortement de la conjoncture à l’instant T. Le risque d’investir au mauvais moment, et donc de réaliser une faible plus-value, est plus grand.

Moralité, de plus en plus rare dans les faits, ce type de versement est réservé aux sommes exceptionnellement élevées et destinées à la transmission de patrimoine aux bénéficiaires désignés, dans des conditions fiscales avantageuses. 

Le versement périodique : bon rendement mais engageant

Le versement périodique est programmé à date fixe. Chaque mois, ou trimestre, vous versez une somme fixe sur votre Assurance Vie. Ces versements sont généralement programmés pour une durée fixée au contrat (dix ans ou plus).

C’est un mécanisme d’épargne incitatif. Cette régularité permet en effet de se constituer une solide épargne, alimentée fréquemment. Le plus souvent, le souscripteur se fixe un objectif d’épargne en amont et un délai pour l’atteindre. Et, en fonction de ses ressources, le montant périodique sera alors calculé.

Par exemple : si vous souhaitez obtenir un capital de 100 000 euros en 10 ans, il faudra épargner chaque mois 700 euros. Mais tout le monde n’est pas en mesure de sortir une telle somme tous les mois. Si vous avez cet objectif à 20 ans, ce n’est plus que 300 euros mensuels qu’il faudra épargner.

L’inconvénient majeur de ces différentes modalités de versement ? Le défaut de paiement entraine la résiliation du contrat. Concrètement, si vous ne parvenez plus à payer au moins deux primes annuelles, vous êtes automatiquement considéré en « cessation de paiement » et l’assureur est alors en droit de racheter le contrat.

Un inconvénient dommageable quand on sait que le principe de l’Assurance Vie repose sur une totale liberté du souscripteur et le paiement facultatif de primes…

Le Versement libre programmé : rendement et souplesse optimale

C’est de loin la modalité de versement la plus prisée des épargnants. Souplesse, liberté, c’est tout à fait l’esprit de ce placement. Actuellement, la grande majorité des versements sur les contrats d’Assurance Vie sont libres. 

Avec ce mode de versement, vous n’avez aucune contrainte ! Le versement libre vous permet d’investir comme vous le voulez et en fonction vos capacités, sans avoir à respecter de périodicité ni de montant. 

Vous souhaitez pouvoir épargner plus régulièrement ? C’est possible ! Le versement libre permet de mettre en place une périodicité facultative, qui facilite la constitution d’une épargne. C’est ce qu’on appelle « le versement libre programmé ».

Comme pour le versement périodique, vous déterminez un montant fixe et une fréquence de versement. Mais, à la différence du premier qui est engageant, le versement libre programmé vous permet de revenir à tout moment sur ce montant et sa régularité. Vous avez des difficultés financières ? Aucun problème, vous n’avez qu’à le signaler à votre gestionnaire pour pouvoir changer vos modalités de versement sans pénalité, ni frais et surtout, sans avoir à vous justifier.

Quel montant maximum pour une Assurance Vie ?

Le versement des primes étant libre et facultatif sur ce contrat, son montant n’est pas plafonné. 

Celui-ci pourra par ailleurs être effectué de plusieurs manières : chèque, virement bancaire, prélèvement bancaire, carte de crédit, espèces (montant plafonné à 1000 euros). Néanmoins, rares sont les assureurs à accepter les versements en espèces. Mais la majorité des contrats prévoient deux ou trois types de versements.

Comment débloquer de l’argent d’une Assurance Vie ?

C’est l’énorme avantage qu’offre ce placement, à savoir la possibilité de débloquer l’argent et de retirer ses épargnes. Un besoin urgent de liquidités pour vos projets ? Envie de percevoir un complément de revenus régulier ? Tout est possible avec ce type de contrat. On vous explique !

Peut-on récupérer l’argent d’une Assurance Vie ?

Contrairement aux idées reçues, l’Assurance Vie n’appartient pas aux placements dits « tunnels », conditionnant la perception de son épargne à un événement particulier (comme le départ à la retraite). 

Avec ce placement vous pouvez retirer tout ou partie de votre argent à tout moment. On parle alors de « rachat total ou partiel ». Retenez que quels que soient les termes de votre contrat, l’argent n’est jamais bloqué.

Pour procéder au retrait d’une somme, rien de plus simple ! Il vous suffit de contacter votre gestionnaire à tout moment et de l’informer de votre volonté. Mais, en fonction de la durée de votre contrat et de la date de vos versements, la fiscalité de ce rachat pourra varier.
 

Retrait partiel : retirer une partie de l’argent de son Assurance Vie

Le retrait partiel, c’est-à-dire d’une partie seulement de vos épargnes, est possible à tout moment. Il n’a aucun impact sur votre contrat. Quel que soit le montant de votre retrait, dès lors qu’il reste de l’argent sur votre contrat, les intérêts continuent d’être générés.

Il vous suffit alors de déterminer le montant que vous souhaitez retirer et de fixer la date où vous en avez besoin. Reportez-vous aux conditions générales de votre contrat pour connaître les délais nécessaires pour recevoir votre argent. 

À ce jour, il existe deux formes de retraits partiels :

  • Le rachat partiel ponctuel, qui répond le plus souvent à un besoin d’argent immédiat. Vous pouvez en faire la demande ponctuellement en fonction de vos besoins.
  • Le rachat partiel programmé vous permet au contraire de recevoir de l’argent de manière périodique sous forme de rente ou de complément de revenus.

Que vous procédiez à l’un ou l’autre de ces rachats, vous conservez la possibilité de faire de nouveaux versements à tout moment si vous le souhaitez. Les avantages fiscaux de votre capital restent également inchangés.
 

Retrait total : récupérer tout l’argent de son Assurance Vie

Vous avez aussi la possibilité de procéder au retrait de l’intégralité de vos épargnes versées. Mais cette opération n’est pas sans conséquence, car elle entraine automatiquement la clôture du contrat.
 

Du fait de son impact irréversible sur votre contrat, cette demande doit être formulée dans des conditions plus rigoureuses. Généralement, il est nécessaire de rédiger votre demande par écrit et de l’envoyer en courrier recommandé avec accusé de réception. La demande doit également comporter vos noms, prénoms, adresse, numéro de contrat, la copie de vos papiers d’identité et la copie du RIB de votre compte sur lequel les fonds devront être virés.

Gardez néanmoins à l’esprit que chaque retrait, total ou partiel, engendre une mécanique fiscale particulière qui s’applique en fonction de la durée du contrat et de la date des versements effectués.

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Faut-il retirer son argent de son Assurance Vie ?

Il faut bien distinguer les deux types de rachats, car ils n’ont pas la même incidence sur la vie du contrat. Le retrait partiel n’a pas d’incidence sur celle-ci, puisque l’Assurance Vie continue à produire ses effets normalement. À tout moment, le souscripteur peut procéder à de nouveaux versements ou à d’autres rachats.

Par ailleurs, l’argent que vous épargnez sur votre contrat est soumis à l’impôt, et ce chaque fois que vous effectuez un retrait. Cette fiscalité varie selon si le rachat est total ou partiel. 

Dans les deux cas, la somme retirée est composée, d’une part, du capital versé et d’autre part des intérêts générés. Avec ce placement, seule la portion correspondant aux intérêts et plus-values sera taxée. En d’autres termes, les gains sont taxés mais pas le capital.

Qu’il s’agisse d’un retrait ponctuel ou total, vous êtes libre de disposer des fonds comme bon vous semble. Toutefois, si vous procédez au retrait total de vos épargnes, cette somme, une fois retirée, ne bénéficiera plus de la fiscalité avantageuse de l’Assurance Vie. Et si vous veniez à décéder, votre épargne serait automatiquement réintégrée à la succession.


Fiscalité : combien rapporte une Assurance Vie sur 8 ans ?

Lors d’un rachat partiel ou total de votre contrat, l’argent retiré est soumis à l’impôt sur la partie correspondant aux intérêts générés et à la plus-value. L’imposition des gains, en cas de rachat, varie en fonction de la durée de détention du contrat, mais également en fonction de la date de versement des primes. On fait le point…

Assurance Vie : un rachat coûteux avant 8 ans

L’Assurance Vie est le placement qui présente le plus de souplesse et de liberté. Néanmoins, pour bénéficier au mieux de ses avantages – fiscaux notamment – il est préférable de respecter les conditions de son fonctionnement. 

En effet, la durée de détention de ce contrat influe considérablement sur son niveau d’imposition. Avant de procéder à un rachat, vous avez donc tout intérêt à vérifier la date de souscription de votre contrat. Car, avant huit ans, le régime fiscal est bien moins favorable.

La fiscalité applicable aux rachats effectués avant le huitième anniversaire de votre contrat dépend également de la date des versements :

  • Si les versements ont eu lieu avant le 27 septembre 2017, vous avez le choix entre l’application de l’impôt sur le revenu et l’imposition de la somme retirée au prélèvement libératoire forfaitaire (PLF), dont le taux diminue en fonction de l’ancienneté de votre contrat : 35% en cas de rachat avant 4 ans et 15% pour les rachats entre 4 et 8 ans. 
  • Si les versements ont été effectués à partir du 27 septembre 2017, la loi prévoit l’application d’un prélèvement forfaitaire unique (PFU), également appelé « flat tax ». Ce taux est également fixé selon la durée du contrat et atteint 12,8% pour les contrats de moins de 8 ans.

Dès lors que le taux d’imposition diminue en fonction de l’ancienneté de votre contrat, sauf besoin urgent d’argent, vous avez tout intérêt à patienter jusqu’à son huitième anniversaire, avant de récupérer les fonds versés.

Retirer son argent après 8 ans : une fiscalité plus avantageuse

Passée cette fameuse date d’anniversaire de 8 ans, la fiscalité de votre contrat s’allège considérablement. 

Quelle que soit la date des versements effectués, pour les rachats d’Assurance Vie de plus de 8 ans, un abattement fiscal annuel est applicable sous forme de crédit d’impôt. Il s’élève à 4 600 euros pour une personne seule et 9 200 euros pour un couple marié ou pacsé.

Par ailleurs, pour les versements effectués avant le 27 septembre 2017, le retrait d’argent sera imposé au PLF de 7,5% (après application de l’abattement), dès lors que la totalité des versements ne dépasse pas 150 000 euros. Si le cumul des versements est supérieur à ce montant, alors le taux grimpe à 12,8%.

Quant aux versements des primes après le 27 septembre 2017, c’est la même chose. L’ensemble des primes inférieures ou égales à 150 000 euros est imposé au taux de 7,5% (après abattement). Ce taux atteint 12,8% pour les versements supérieurs à 150 000 euros.

Une baisse du taux d’imposition à 7,5% après abattement, voici donc la carotte fiscale qui devrait vous inciter à épargner sur la durée et à ne pas procéder à un retrait anticipé sur votre Assurance Vie. Convaincant non ?

Retirer son argent sans fiscalité : les cas exceptionnels

Sachez qu’il existe des cas de retraits qui, au regard de leur situation exceptionnelle, vous exonèrent totalement de toute fiscalité sur les intérêts ou plus-values réalisées, quel que soit l’âge de votre contrat. 

La loi prévoit cette exonération dans 4 situations : 

  • si vous subissez un licenciement, 
  • si vous êtes mis en retraite anticipée, 
  • si vous êtes travailleur non salarié et que vous subissez une cessation d’activité 
  • si vous êtes mis en invalidité de 2ème ou 3ème catégorie.

Combien de temps pour débloquer une Assurance Vie ?

Qu’il s’agisse d’un rachat total ou partiel, le déblocage votre Assurance Vie est très rapide. Dès lors que votre dossier est complet, le gestionnaire de votre contrat doit procéder au versement de la somme demandée dans un délai de 30 jours, à compter de l’envoi de votre demande en lettre recommandée. Un timing confortable qui vous permet de disposer rapidement de vos épargnes à la demande. 

Et vous, quand déciderez-vous de sauter le pas ?