
Transmission d'une assurance-vie : tout ce qu'il faut savoir
Transmettre un capital via une assurance-vie offre de nombreux avantages : liberté dans le choix des bénéficiaires, fiscalité allégée et accès rapide aux fonds. Comment fonctionne cette transmission et comment l’optimiser ? On vous explique tout.
6 mars 2025
Nathaëlle Dorval
L’assurance-vie est bien plus qu’un simple produit d’épargne : c’est aussi un outil puissant pour organiser la transmission de son patrimoine dans les meilleures conditions. Contrairement à une succession classique, elle offre une grande liberté dans le choix de son bénéficiaire, une fiscalité allégée et un accès rapide aux fonds pour vos proches ! Mais comment fonctionne réellement la transmission d’une assurance-vie ? Qui peut en bénéficier ? Découvrez dans ce guide tout ce qu’il faut savoir pour protéger efficacement vos proches et faire les meilleurs choix pour vos contrats d’assurance-vie.
Transmettre une assurance-vie : comment ça fonctionne ?
Lors de la signature du contrat, vous désignez librement les bénéficiaires qui recevront les fonds à votre décès. Le jour venu, ces derniers doivent contacter l’assureur pour faire valoir leurs droits. Après étude et validation des documents requis, le capital est généralement débloqué dans un délai de 30 jours.
Concernant la transmission d’une assurance-vie, il faut savoir que certains bénéficiaires profitent d’une exonération totale des droits de succession, notamment :
- le conjoint survivant ;
- le partenaire de PACS ;
- les frères et sœurs remplissant certaines conditions
Le capital de l’assurance-vie n’est ensuite transmis aux bénéficiaires qu’au décès du souscripteur. Il n’est donc pas possible de faire donation du contrat de son vivant. Cependant, vous conservez une totale liberté de gestion, notamment pour :
- modifier la clause bénéficiaire selon l’évolution de votre situation personnelle et patrimoniale ;
- sélectionner les personnes ou organismes qui recevront le capital ;
- effectuer des rachats partiels ou totaux, si vous souhaitez récupérer une partie des fonds avant échéance.
Bon à savoir : En cas de retard des versements des capitaux, des pénalités financières s’appliquent sur les sommes dues :
- 13,64 % de taux d’intérêts pour un retard allant jusqu’à 2 mois ;
- 20,46 % de taux d’intérêts au-delà de cette période.
5 avantages à la transmission d’une assurance-vie
1. Une fiscalité avantageuse pour les bénéficiaires
L’un des principaux atouts de l’assurance-vie réside dans son régime fiscal attractif. En fonction de l’âge du souscripteur au moment des versements et du lien de parenté entre le défunt et le bénéficiaire, des abattements fiscaux significatifs s’appliquent. Par exemple, chaque bénéficiaire peut recevoir jusqu’à 152 500 euros exonérés de droits de succession pour les sommes versées avant 70 ans. La transmission d’une assurance-vie permet donc de léguer des fonds avec une imposition bien plus douce que celle des successions classiques !
2. Une transmission rapide et hors succession
L’assurance-vie ne fait pas partie de l’actif successoral, ce qui signifie que les capitaux sont transmis aux bénéficiaires sans passer par le règlement de la succession. Résultat ? Les fonds sont débloqués beaucoup plus rapidement que dans le cadre d’un héritage traditionnel, où les procédures peuvent prendre plusieurs mois. La transmission d’une assurance-vie devient donc un avantage considérable pour les proches, qui peuvent ainsi disposer des sommes sans attendre la clôture du règlement successoral.
3. Une grande liberté dans le choix des bénéficiaires
Contrairement à un testament soumis aux règles strictes de la réserve héréditaire, l’assurance-vie permet de désigner librement ses bénéficiaires (membres de la famille, conjoint, ami ou même association). Cette souplesse offre un moyen efficace d’avantager une personne spécifique sans être limité par les règles successorales classiques.
4. Une solution pour contourner les conflits familiaux
Il faut savoir que la transmission d’un patrimoine peut parfois être source de tensions entre héritiers. L’assurance-vie permet d’anticiper ces situations en répartissant les fonds de manière claire et contractuelle. Grâce à la clause bénéficiaire, le souscripteur peut prévoir une répartition précise du capital : un atout pour éviter les éventuels désaccords entre les héritiers !
5. Une épargne qui reste disponible en cas de besoin
Contrairement à un don ou à une donation (où le transfert de patrimoine est définitif), la transmission d’une assurance-vie permet au souscripteur de conserver la maîtrise de son épargne jusqu’à son décès. Il peut effectuer un rachat partiel ou total à tout moment, sans justification, en fonction de ses besoins financiers. Cette flexibilité fait de l’assurance-vie un outil idéal pour transmettre un capital tout en gardant la possibilité d’y accéder en cas d’imprévu.
Comment bien rédiger la clause bénéficiaire pour transmettre son assurance-vie ?
Pourquoi soigner la rédaction de la clause bénéficiaire ?
La clause bénéficiaire est un élément clé de l’assurance-vie : c’est elle qui détermine qui recevra le capital à votre décès et dans quelles conditions. Une rédaction floue ou incomplète peut entraîner des conflits entre héritiers, voire une taxation plus lourde que prévu !
Les avantages d’une clause bénéficiaire bien rédigée sont nombreux dans le cadre de la transmission d’une assurance-vie :
- garantir que le capital sera versé aux bonnes personnes selon vos souhaits ;
- optimiser la fiscalité en fonction du lien entre le bénéficiaire et le souscripteur ;
- éviter les litiges familiaux en détaillant précisément la répartition du capital ;
- anticiper les imprévus en désignant plusieurs bénéficiaires successifs pour éviter que le capital ne réintègre la succession.
Il reste possible de modifier la clause bénéficiaire à tout moment, sauf si vous avez donné votre accord irrévocable à un bénéficiaire. Pour cela, il suffit de faire une demande écrite à votre assureur. Il est recommandé de consulter un notaire ou un conseiller en gestion de patrimoine pour optimiser la transmission en fonction de votre situation. N’hésitez pas à contacter nos experts Perlib pour obtenir des conseils sur-mesure !
Les différentes options pour rédiger une clause bénéficiaire
Il existe plusieurs façons de désigner les bénéficiaires d’une assurance-vie :
- La désignation standard : de nombreux contrats incluent une clause par défaut du type ("Mon conjoint, à défaut mes enfants, à défaut mes héritiers"). Bien que simple, cette formulation peut être insuffisante si vous souhaitez répartir le capital différemment ou si votre situation familiale est plus complexe (famille recomposée, concubinage, bénéficiaires non héritiers…).
- La désignation nominative : il est possible de désigner précisément les bénéficiaires avec leur nom, prénom et date de naissance. Par exemple "Je désigne comme bénéficiaire mon fils Pierre Dupont, né le 12 mars 1995". Vous évitez ensuite toute ambiguïté. Seul problème, si le bénéficiaire décède avant vous et que vous ne mettez pas à jour le contrat puisque cela peut compliquer la transmission.
- La désignation par qualité : plutôt que de mentionner un nom, vous pouvez choisir une catégorie de personnes, par exemple "Mon conjoint au jour de mon décès, à défaut mes enfants nés ou à naître, à défaut mes héritiers légaux". C’est avantageux si votre situation évolue (mariage, divorce, naissance) car cette clause reste valable sans mise à jour.
- La clause bénéficiaire démembrée : elle permet d’attribuer l’usufruit du capital à une personne (par exemple, votre conjoint) et la nue-propriété à une autre (vos enfants). Cela permet au conjoint de percevoir les revenus de l’assurance-vie sans toucher au capital, qui reviendra ensuite aux enfants.

Optimisez la transmission de votre patrimoine
Découvrez comment structurer votre assurance-vie pour protéger vos proches
Comment avantager un proche grâce à la transmission d’une assurance-vie ?
Sécuriser votre conjoint ou partenaire de PACS
Grâce à la transmission d’une assurance-vie, votre époux(se) ou partenaire de PACS peut recevoir un capital intégralement exonéré de droit de succession, sans limitation de montant. Cette solution s’ajoute à sa part d’héritage légale et ne peut être remise en cause par d’autres héritiers. Peu importe votre régime matrimonial (séparation de biens, communauté réduite aux acquêts ou communauté universelle), cette transmission reste totalement sécurisée et incontestable.
Préserver le confort financier de votre concubin
Contrairement aux conjoints mariés ou pacsés, les concubins ne bénéficient d’aucune protection successorale automatique. La transmission d’une assurance-vie leur permet néanmoins de recevoir jusqu’à 152 500 € sans taxation, à condition que les primes aient été versées avant vos 70 ans. Au-delà de ce seuil, des droits réduits s’appliquent : ce dispositif devient donc bien plus avantageux qu’une transmission classique.
Avantager vos enfants avec une fiscalité allégée
En désignant vos enfants comme bénéficiaires d’un contrat d’assurance-vie, vous leur permettez de recevoir chacun jusqu’à 152 500 € sans impôt (de nouveau tant que l’épargne a été placée avant vos 70 ans). Une fois cet âge dépassé, un abattement global de 30 500 € s’applique, réparti entre tous les bénéficiaires. Ce mécanisme s’ajoute aux 100 000 € d’exonération par enfant et par parent prévus pour les donations, ce qui en fait un excellent levier pour optimiser la transmission de votre patrimoine.
Transmettre un capital à vos petits-enfants
La transmission d’une assurance-vie peut également servir à transmettre un patrimoine aux générations futures, tout en bénéficiant d’une fiscalité avantageuse :
- Si vos petits-enfants sont majeurs : ils peuvent recevoir jusqu’à 152 500 € chacun sans taxation, sous réserve que les versements aient été effectués avant vos 70 ans.
- Si vos petits-enfants sont mineurs : une donation anticipée peut être envisagée, accompagnée d’un pacte adjoint incluant une clause de remploi. Cette clause impose à votre petit-enfant d’investir la somme reçue dans un contrat d’assurance-vie spécifique, ouvert en son nom par ses parents et préalablement sélectionné par vos soins.
Quelle est la fiscalité de l’assurance-vie en cas de décès du souscripteur ?
L’imposition applicable à la transmission d’une assurance-vie après le décès du souscripteur dépend de plusieurs facteurs :
- La date de souscription du contrat : les règles fiscales diffèrent selon que le contrat a été ouvert avant ou après le 20 novembre 1991.
- La date et le montant des versements : un seuil clé est fixé au 13 octobre 1998, influençant le traitement fiscal des primes.
- L’âge du souscripteur lors des versements : la fiscalité varie selon que les primes ont été versées avant ou après 70 ans.
Il n’existe pas de plafond strict pour le capital transmis via une assurance-vie. Toutefois, les primes versées après 70 ans sont soumises aux droits de succession, après application d’un abattement.

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