Années de mariage et pension de réversion : comment ça marche ?
Vous traversez la douloureuse épreuve de la maladie ou de la perte de votre conjoint ? N’allez pas alourdir votre fardeau de soucis administratifs et financiers. Au milieu de la paperasse administrative se cache tout de même une bonne nouvelle. Vous allez peut-être pouvoir toucher une pension de réversion. Mais à quelles conditions ? Années de mariage et pension de réversion, on fait le bilan.
C’est quoi la pension de réversion ?
Le mot « réversion » évoque irrémédiablement le verbe reverser. Et pour cause, la pension de réversion est précisément le fait de reverser la pension de retraite d’une personne décédée à son conjoint.
C’est en effet ce que prévoient tous les régimes de retraite en France. La pension de réversion est un mécanisme classique par lequel l’assuré à la retraite peut transmettre à son conjoint une partie de sa pension de retraite.
Aussi évident soit ce droit, tout le monde n’accède pas à la pension de réversion. En effet, c’est un privilège qui ne concerne que les personnes unies par le mariage. La pension de réversion n’est pas accordée dans le cadre d’un Pacs ou d’un concubinage.
Mais le mariage n’est pas la seule condition pour pouvoir toucher une pension de réversion. Années de mariage et pension de réversion sont-ils liés ? Combien d'années de mariage pour toucher la réversion ? On fait le calcul.
Est-ce que les années de mariage comptent pour la pension de réversion ?
Dès lors que vous êtes marié, vous avez le droit à la pension de réversion. Ceci, sans condition de durée minimale de mariage. Ainsi, si vous êtes jeune marié et que vous perdez votre conjoint, vous ne serez pas privé de pension de réversion.
Ainsi, années de mariage et pension de réversion n’ont pas de lien de cause à effet. Et heureusement, ce n’est pas la durée du mariage mais l’engagement qui compte. Donc, que vous ayez 1 an, 10, 20 ou 50 ans de mariage, vous avez les mêmes droits à la pension de réversion.
Cette protection liée à l’engagement du mariage va même au-delà de la vie de conjugale. En effet, une fois votre conjoint décédé, vous aurez toujours droit à sa pension de réversion y compris si vous faites le choix d’un remariage.
Quelles sont les conditions pour toucher la pension de réversion de son mari ?
Puisque années de mariage et pension de réversion n’ont rien à voir, quelles sont les conditions pour toucher la pension de réversion de son mari ? La liste de ces conditions est courte, on vous explique.
Vous êtes veuf ou veuve depuis peu et souhaitez percevoir la pension de réversion de votre conjoint ? Seule deux conditions cumulatives sont à remplir pour en bénéficier :
- vous devez être âgé d’au moins 55 ans
- et justifier de conditions de ressources annuelles maximum de 24 232 € si vous vivez seul, 38 771,20 € si vous vivez en couple.
La pension de réversion est-elle à vie ? Dès lors que vous remplissez ces deux conditions cumulatives, cette pension vous est attribuée de plein droit.
Toutefois, ces conditions sont valables pour la pension de réversion du régime de retraite de base des salariés, commerçants, artisans et professions libérales. Il en va différemment pour la fonction publique et la retraite complémentaire.
En effet, pour les pensions de réversion du régime de retraite complémentaire Agirc-Arrco le remariage prive du droit d’en bénéficier.
Et, exception à la règle, pour la fonction publique années de mariage et pension de réversion sont liés puisqu’il faut attester de 4 ans de mariage ou au moins 2 ans de mariage avant la retraite pour percevoir la pension de réversion. De même, il faut avoir eu au moins un enfant de cette union et le remariage ne donne pas droit au bénéfice de la pension de réversion.
Puis-je bénéficier de la pension de réversion de mon Ex-mari ?
On a vu qu’années de mariage et pension de réversion n’avaient en principe aucune interdépendance. Quid du divorce ? Quelle épouse touche la pension de réversion ?
Unis pour le meilleur et pour le pire, la pension de réversion de votre ex-conjoint vous est attribué même si vous êtes divorcé. Toutefois, vérifiez attentivement les conditions d'attribution de la pension de réversion qui varient selon le régime de retraite auxquels votre conjoint était affilié.
Comment augmenter la pension de réversion ?
Le montant de votre pension de réversion dépend, vous l’aurez compris, du régime de retraite de votre conjoint. Pour autant, son montant n’est pas extensible.
Pour anticiper sa suite et protéger son conjoint en cas décès, il n’y a pas que la pension de réversion de son régime de retraite de base. Vous avez évidemment la possibilité de souscrire un Plan Epargne Retraite PER, qui prévoit également une pension de réversion qui apportera un revenu complémentaire à votre conjoint survivant à la retraite.
Pour autant l’épargne retraite n’est pas le seul moyen d’anticiper les besoins de son conjoint après son décès. L’Assurance-vie est de loin le placement le plus adapté pour protéger ses proches à l’avenir et les mettre à l’abri du besoin.
Plus flexible que n’importe quel placement et bien moins lourd que la donation entre époux, l’Assurance-vie permet d’anticiper sa succession et protéger le conjoint survivant tout en optimisant ses droits de succession.
Votre conjoint est malade ? Si vous n’avez prévu aucune disposition pour vous mettre à l’abri du besoin, il est temps de s’en occuper. La pension de réversion est certes un dispositif rassurant, mais il n’est pas suffisant. Pour préparer et anticiper la suite, demandez l’aide d’un expert en patrimoine.