1. Comprendre la retraite des professions libérales

Comprendre la retraite des professions libérales

Médecins, avocats, infirmières, kinésithérapeutes, souvent accaparés par votre travail, vous avez tendance à remettre la retraite à plus tard. Et pourtant, vous êtes les premiers à devoir vous en soucier. Comprendre la retraite des professions libérales est essentiel. Voici son mode d’emploi.

27 septembre 2024

Nathaelle Dorval

Temps de lecture

1 min


Partager l'article


La retraite des professions libérales est toujours un sujet délicat. Arrivées dans la vie active après de longues études, les professions libérales se préoccupent rarement de leur retraite… jusqu’à ce qu’elle pointe le bout de son nez. Médecins, avocats, infirmières, kinésithérapeutes, souvent accaparés par votre travail, vous avez tendance à remettre la retraite à plus tard. Et pourtant, en tant que travailleurs indépendants, vous êtes les premiers à devoir vous en soucier. Comment fonctionne la retraite pour les professions libérales ? Voici le mode d’emploi !

Vous êtes libérales ?

Ce ne sont pas moins de deux régimes de retraite qui régissent la retraite des professions libérales. 

D’abord, un régime de base, donne à toutes ces professions confondues un socle commun. Quelle que soit le métier exercé, l’âge de départ à la retraite est le même pour tous : 62 ans. Pour autant, rien ne vous empêche d’aller au-delà, si le cœur vous en dit. Ce régime fonctionne sur le système d’une retraite à points. C’est à dire qu’au long de sa vie active, le professionnel en libéral cotise à la retraite et accumule des points. 

Enfin, un dernier paramètre entre dans le calcul de vos droits à la retraite. Depuis 2012, vous devez démontrer avoir cotisé durant 164 trimestres pour pouvoir bénéficier d’un départ à la retraite à taux plein. 

Vous souhaitez connaître le montant de votre retraite de base ? Il vous suffit de le calculer grâce à la formule suivante : 
 

Montant de la pension = Nombre de points x Valeur des points
 

À ce régime de base de retraite des professions libérales, s’ajoute un régime de retraite complémentaire. Celui-ci repose sur le versement d’une cotisation de retraite complémentaire chaque année. C’est là que se séparent les professions libérales en fonction de leur secteur d’activité. Chaque profession dispose d’une caisse de retraite complémentaire dédiée. Selon la nature de votre activité, vous saurez auprès de quelle caisse de retraite cotiser…

Un conseil ?

Pour tout ce qui concerne le régime de base, il existe un seul interlocuteur : la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse des professions libérales (CNAVPL). Cette organisation autonome d’assurance vieillesse des professions libérales comprend une Caisse nationale et dix Caisses de retraite complémentaire.

Une caisse de retraite pour toutes les professions libérales ? Pas tout à fait. Parce qu’il y a toujours une exception à la règle, les avocats dérogent à ce principe. Ils cotisent auprès de la Caisse Nationale des Barreaux Français (CNBF) pour leurs régimes de retraite de base et complémentaire. 

Alors qu’en est-il des autres caisses de retraite complémentaire des professions libérales qui cotisent à la CNAVPL ? Regroupés au sein de cette organisation autonome, les autres travailleurs indépendants cotisent auprès de la caisse de retraite dédiée à leur profession.

Il s’agit par exemple de la Caisse Autonome de Retraite des Médecins de France (CARMF) pour les médecins, la Caisse Autonome de Retraite et de Prévoyance des Vétérinaire (CARPV) pour les vétérinaires, la Caisse d’Allocation Vieillesse des Agents généraux d’assurance (CAVEC) pour les experts comptables…

Le montant des cotisations retraite complémentaire des professions libérales varie selon la caisse de retraite à laquelle vous êtes affilié. Néanmoins, quelle que soit l’activité professionnelle que vous exercez, vous en serez redevable. 

Est-il obligatoire de cotiser à la CNAVPL ?

Le qualificatif « complémentaire » peut prêter à confusion. Il inspire à tort qu’une retraite facultative viendrait compléter le régime de retraite de base obligatoire. N’allez pas vous y méprendre. La retraite des professions libérales comprend bien deux cotisations obligatoires : la retraite de base et la retraite complémentaire.

Que vous cotisiez cette retraite complémentaire auprès d’une caisse de retraite rattachée à la CNAVPL ou à la CNBF (avocat), vous êtes bien tenu au versement de cette cotisation annuelle. 

À combien s’élèvent mes cotisations retraite complémentaire ?

Le montant de la cotisation retraite complémentaire des professions libérales varie selon la caisse d’affiliation. 

Ce montant ne peut être calculé que de deux manières :

  • soit votre caisse de retraite le calcule à titre provisionnel sur vos revenus professionnels de l’année N-2 puis régularise ce montant l'année N-1 en fonction du revenu de l'année considérée ;
  • soit votre cotisation de retraite complémentaire est établie selon un forfait fixe.

Peut-être douloureuse au moment de son versement annuel, cette cotisation va néanmoins vous permettre d’obtenir une pension retraite complémentaire qui viendra améliorer votre pension retraite de base, connue pour être peu élevée chez les professions libérales. 


Cependant, malgré ces cotisations obligatoires à deux régimes de retraite, les professions libérales continuent à percevoir des pensions de retraite plus basses que celles des salariés. C’est pourquoi il est devenu impératif de renforcer sa retraite obligatoire par un solide plan d’épargne retraite.

Soyez prévenu, quelle que soit l’activité que vous exercez, en profession libérale le départ à la retraite est synonyme de baisse de revenus. Le taux de remplacement associé à ces professions se révèle bien moins important que celui des salariés. Pire, ces taux ont vocation à baisser ces prochaines années…

Vous avez donc tout intérêt à anticiper une baisse de revenus plus que probable à la retraite. Pour cela, l’État a instauré, avec la loi Pacte de 2019, un dispositif d’épargne retraite pour tous : le Plan Epargne Retraite (PER). Ouvert aux professions libérales et plus souple que son ancêtre le contrat loi Madelin, le PER s’impose comme la solution incontournable. 

N’attendez pas la retraite pour y souscrire. C’est tout au long de sa vie active que l’on cotise pour l’avenir. Précisément, la fiscalité avantageuse du PER vous y incite très largement. Un argument qui ne devrait pas laisser insensible les gros contribuables que sont les professions libérales…