Comment définir votre tranche d’imposition en 2024 ?
Pour déterminer votre impôt sur le revenu, vous devez vous référer au barème fiscal établi par la législation française. Ce barème divise les revenus en tranches, chaque tranche étant soumise à un taux d'imposition spécifique. Le système est progressif : à mesure que vos revenus augmentent, vous passez dans des tranches d'impôt plus élevées. Alors, comment établir à quelle tranche d’imposition 2024 vous appartenez, et quelles sont les autres variables qui entrent en jeu ? On vous explique !
Les nouvelles tranches d’impôts 2024
Le barème progressif de l'impôt sur le revenu a été ajusté pour l'année 2024 avec le nouveau projet de loi finances, avec une hausse de 4,8 % pour tenir compte de l'inflation. Cette augmentation des seuils de revenus signifie que davantage de contribuables bénéficieront d'une exonération fiscale ou verront leur imposition réduite. Voici le nouveau barème pour chaque tranche d’imposition 2024 :
- Revenus jusqu'à 11 294 € : taux d'imposition de 0 %
- Revenus de 11 295 € à 28 797 € : taux d'imposition de 11 %
- Revenus de 28 798 € à 82 341 € : taux d'imposition de 30 %
- Revenus de 82 342 € à 177 106 € : taux d'imposition de 41 %
- Revenus supérieurs à 177 106 € : taux d'imposition de 45 %
Ce barème progressif s'applique de manière échelonnée sur les différents niveaux de revenu imposable. Par exemple, un contribuable avec des revenus de 9 000 € est exonéré d'impôt, tandis que Lola, avec des revenus de 27 000 €, sera imposée selon les différentes tranches de revenu.
Également, le taux marginal d'imposition (TMI) désigne le taux appliqué sur la dernière tranche de vos revenus. Cela signifie que ce taux est celui qui s'applique à chaque euro supplémentaire gagné au-delà du seuil de votre tranche actuelle. Par exemple, si vous entrez dans une tranche d'imposition de 30 % pour les revenus au-delà de 28 797 €, chaque euro gagné au-dessus de ce montant sera taxé à 30 %. Le TMI est donc crucial pour comprendre comment vos revenus supplémentaires seront imposés et pour planifier efficacement vos finances, notamment en matière d'investissements et de gestion de revenus.
Prélèvement à la source : comment ça fonctionne ?
Le taux de prélèvement à la source détermine la part de vos revenus qui sera prélevée directement pour le paiement de l'impôt sur le revenu. Ce taux est crucial car il influence le montant retenu sur votre salaire ou d'autres sources de revenus.
Ce taux est déterminé à partir des informations de votre dernière déclaration de revenus. Il prend en compte l'ensemble de vos revenus :
- les salaires ;
- les revenus de placements ;
- les revenus fonciers ;
- les rentes ;
- les pensions ;
- les revenus d'activité non salariée.
Cependant, certains revenus spécifiques ne sont pas pris en compte dans ce calcul, comme les participations et intéressements, les revenus provenant des capitaux mobiliers, ainsi que les plus-values de cessions.
Peut-on modifier le taux du prélèvement à la source ?
Bien sûr, vous avez le choix ! En fonction de votre situation, il faut savoir que vous pouvez opter entre trois taux de prélèvement à la source :
- le taux personnalisé ;
- le taux individualisé ;
- le taux neutre.
Le taux personnalisé est celui par défaut, identique pour les deux conjoints. Le taux neutre vous permet de préserver la confidentialité de vos revenus vis-à-vis de votre employeur. Quant au taux individualisé, il s'ajuste selon les revenus de chaque conjoint et deviendra la norme à partir de septembre 2025.
Vous pouvez également modifier ce taux en cas de changement de situation, simplement en le signalant sur le site impots.gouv.fr sous la rubrique "Gérer mon prélèvement à la source". Les changements familiaux (mariage, Pacs, naissance, décès) ou financiers (variation de revenus) peuvent aussi automatiquement influer sur votre taux de prélèvement à la source.
Et le quotient familial dans tout ça ?
Le quotient familial, tel que défini par l'article 193 du Code général des impôts (CGI), consiste à diviser le revenu imposable en un nombre de parts déterminé. Ce nombre de parts varie en fonction de la composition du foyer et du nombre de personnes à charge. Son objectif est d'adapter le montant de l'impôt en fonction du nombre de personnes vivant des revenus imposés.
Le calcul du quotient familial dépend de la structure du foyer : célibataire, en couple, avec ou sans enfants, etc. Pour établir le nombre de parts fiscales, il convient de prendre en considération les éléments suivants :
- une personne seule correspond à une part fiscale ;
- un couple marié ou pacsé est équivalent à deux parts fiscales ;
- un couple non-marié et non-pacsé vivant ensemble constitue deux foyers fiscaux, chacun comptant pour une part fiscale.
Concernant les enfants, voici un tableau récapitulatif :
Nombre d'enfants à charge | Couple marié / pacsé | Garde alternée suite à un divorce |
1 enfant | 2,5 parts | 2,25 parts |
2 enfants | 3 parts | 2,5 parts |
3 enfants | 4 parts | 3 parts |
4 enfants | 5 parts | 3,5 parts |
5 enfants ou plus | + 1 part par enfant | + 1 part par enfant |
Tranche d’imposition 2024 : comment calculer son impôt sur le revenu ?
Maintenant que vous avez toutes les clés en main, notamment votre tranche d’imposition 2024, voyons comment calculer votre impôt sur le revenu.
- Première étape : divisez vos revenus nets par le nombre de parts de votre quotient familial. Ensuite, référez-vous au barème progressif de l'impôt pour identifier votre tranche de revenu.
- Deuxième étape : appliquez le taux d'imposition correspondant à votre tranche de revenu et multipliez ce résultat par le nombre de parts de votre foyer fiscal.
Voici un exemple : Pierre et Jeanne sont un couple marié avec 3 enfants. Leur revenu net imposable est de 65 000 €, divisé par 4 parts fiscales pour leur foyer.
Cela correspond à la tranche de revenu de 11 295 € à 28 797 €, imposée à 11 %. Voici le calcul : (16 250 - 11 295) x 11% = 545,05 €.
Puis, multipliez ce montant par le nombre de parts du quotient familial de Pierre et Jeanne (soit 4 puisqu’ils ont 3 enfants), ce qui donne 545,05 € x 4 = 2 180,20 €. Ils devront payer un total de 2 180,20 € d’impôts sur le revenu.
N'oubliez pas : ce montant est annuel, et une partie est probablement déjà prélevée via le prélèvement à la source, selon le taux choisi.
Comment payer moins d’impôt ?
Tout au long de l’article, nous n’avons pas tenu compte des possibilités de réduction d'impôts. En effet, il existe de nombreux dispositifs pour diminuer votre imposition, peu importe votre tranche d’imposition 2024.
Voici quelques dispositifs efficaces pour réduire votre charge fiscale :
- Crédit d'impôt pour la transition énergétique (CITE) : ce crédit d'impôt est destiné aux propriétaires ou locataires réalisant des travaux d'amélioration énergétique dans leur résidence principale. Les dépenses éligibles comprennent l'isolation thermique, l'installation de systèmes de chauffage utilisant des énergies renouvelables, et d'autres mesures visant à réduire la consommation énergétique.
- Déduction pour dons à des associations : les dons faits à des associations caritatives, culturelles ou de bienfaisance ouvrent droit à une réduction d'impôt sur le revenu. Cette réduction peut aller jusqu'à 75 % du montant donné, dans la limite de 1 000 € par an, ce plafond pouvant être augmenté pour certains dons.
- Déduction des frais réels : si vos frais professionnels réels sont supérieurs à l'abattement de 10 % automatiquement appliqué par le fisc, vous pouvez choisir de déclarer vos frais réels. Cela inclut les frais de transport, les repas, l'achat de matériel professionnel, et peut conduire à une réduction substantielle de votre revenu imposable.
- Réduction d'impôt Pinel : investir dans l'immobilier locatif neuf sous le dispositif Pinel permet de bénéficier d'une réduction d'impôt sur le revenu, proportionnelle au montant de l'investissement et à la durée de location. La réduction peut atteindre jusqu'à 21 % du prix d'achat du bien, répartie sur 12 ans.
- Épargne retraite : les versements sur un plan d'épargne retraite sont déductibles de votre revenu imposable. Cela permet de diminuer votre impôt tout en épargnant pour votre retraite.
Chacun de ces dispositifs a des conditions spécifiques et des plafonds de déduction ou de réduction. Il est recommandé de se renseigner précisément ou de consulter l’un de nos conseillers fiscaux Perlib pour optimiser légalement votre situation fiscale en fonction de votre profil et de vos objectifs !