Que sont les revenus imposables ?
Dans le contexte d'un investissement locatif, les revenus fonciers bruts imposables correspondent aux loyers effectivement perçus par le propriétaire, exclusivement des charges récupérables. Il est important de noter que cela inclut les loyers payés en avance ou en retard, indépendamment de leur période de référence par rapport à la déclaration fiscale.
Les loyers impayés ne doivent pas être déclarés comme revenus. Toutefois, il est crucial de conserver des preuves des démarches entreprises pour recouvrer ces montants, telles que l'activation de garanties locatives ou les procédures judiciaires via un huissier.
Le dépôt de garantie, quant à lui, n'est pas considéré comme un revenu imposable au moment où il est versé par le locataire. Cependant, ce dépôt peut devenir imposable s'il est utilisé ultérieurement pour compenser des loyers en retard ou pour couvrir des frais de réparation suite au départ du locataire.
Les dépenses qui sont normalement à la charge du locataire mais payées par le propriétaire et non remboursées (comme certaines réparations ou taxes non déductibles) augmentent également les revenus fonciers imposables.
De plus, les subventions reçues pour des travaux, comme celles de l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH) et les compensations pour loyers impayés sont également à inclure dans les revenus imposables. Les revenus accessoires, par exemple ceux provenant de la location d'espaces pour affichages publicitaires ou des droits de chasse, doivent aussi être intégrés aux revenus fonciers bruts déclarés.
Calcul des impôts sur les revenus fonciers en régime micro-foncier
Le régime micro-foncier est applicable lorsque les revenus fonciers nets annuels ne dépassent pas 15 000 € et concerne uniquement les locations non meublées. Ce régime offre un abattement forfaitaire de 30 % pour frais et charges, ce qui signifie que l'investisseur ne sera imposé que sur 70 % des revenus perçus.
Par exemple, si un propriétaire déclare 14 000 € de loyers annuels, l’abattement est calculé comme suit : 14 000 € x 30 % = 4 200 €. Ainsi, le revenu imposable sera de 14 000 € - 4 200 € = 9 800 €. Ce montant sera ensuite soumis à l'impôt sur le revenu selon la tranche marginale d'imposition du propriétaire. Ce régime peut être choisi pendant une période continue de 3 ans, renouvelable.
Calcul des impôts sur les revenus fonciers en régime réel
Le régime réel de fiscalité s'applique automatiquement aux revenus locatifs annuels supérieurs à 15 000 €, mais il est également accessible aux investisseurs dont les revenus sont inférieurs à ce seuil si les charges réelles excèdent l'abattement de 30 % proposé par le régime micro-foncier. Ce régime nécessite un engagement d'au moins 3 ans.
Sous le régime réel, les revenus imposables sont calculés en soustrayant de vos loyers annuels les charges déductibles liées à votre bien locatif. Ce système permet de déduire une variété de dépenses qui allègent directement la charge fiscale sur les revenus fonciers.
Voici les principales charges déductibles selon l'article 31 du Code général des impôts :
- Frais de gestion et d'administration : comprend les coûts associés à la gestion courante de la propriété.
- Indemnités d'éviction et frais de relogement : concernent les coûts liés au non-renouvellement du bail.
- Travaux de rénovation et d’entretien : incluent les dépenses pour maintenir ou améliorer le bien, à l'exception de celles augmentant la surface habitable.
- Taxes foncières : impôts locaux directement liés à la propriété.
- Primes d’assurance : frais d'assurance liés au bien immobilier.
- Dépenses de copropriété : provisions pour charges de copropriété.
- Intérêts d’emprunts et frais de crédit : coûts financiers liés à l’achat du bien immobilier.
- Amortissements et autres déductions spécifiques : bien que non applicables en micro-foncier, ils peuvent être considérés en régime réel.
Après avoir déduit ces charges, le revenu net imposable est établi et sera soumis aux contributions sociales et à l'impôt sur le revenu. Il est important de noter que les charges récupérables payées par les locataires, autres que les loyers, ne sont pas incluses dans le revenu imposable.