1. Clause bénéficiaire : pourquoi est-elle si importante ?

Clause bénéficiaire : pourquoi est-elle si importante ?

L’une des particularités de l’assurance-vie réside dans le fait que ce contrat peut profiter à un ou plusieurs bénéficiaires. Un jeu qui s’opère par le biais de la clause bénéficiaire, une clause déterminante de l’issue de ce contrat.

Le diable se loge dans les détails », dit-on. Et, en matière contractuelle, les détails ont leur importance. Quelques mots, une ponctuation bien mal placée et toute l’issue de votre contrat peut changer... La clause bénéficiaire revêt un caractère crucial, elle détermine à qui profitera le capital de votre assurance-vie. Petite clause, grandes conséquences : on vous explique.

Qu'est-ce que la clause bénéficiaire dans une assurance vie ?

Vous avez l’intention de souscrire une Assurance-vie ? Cet outil patrimonial est particulièrement utilisé pour transmettre votre capital à vos proches dans les meilleures conditions fiscales.

L’une des particularités de l’assurance-vie réside dans le fait que ce contrat peut profiter à un ou plusieurs bénéficiaires. Un jeu qui s’opère par le biais de la clause bénéficiaire, une clause déterminante de l’issue de ce contrat.

Concrètement, la clause bénéficiaire de l’assurance-vie est une stipulation contractuelle qui permet de désigner les personnes qui recevront le capital de l’Assurance-vie en cas de décès de l’assuré.

Le choix des termes de cette clause est laissé librement à l’assuré. C’est à lui de décider à qui il souhaite transmettre son capital au jour de son décès.

Dans les faits, il existe plusieurs types de clauses :

  • La clause standard : c’est la stipulation classique qui consiste à nommer les bénéficiaires du contrat d’assurance-vie par leur nom, sans conditions particulières.
  • La clause spécifique : elle conditionne la transmission du capital à certains paramètres par exemple en cas de décès simultané ou de non-respect d’une volonté précise.
  • La clause flexible : cette stipulation permet de redistribuer le capital en fonction de la situation des bénéficiaires, par exemple un partage entre vos enfants selon leur situation financière.

Quelle clause bénéficiaire n'est pas valable ?

Vous l’aurez compris, un grand soin doit être apporté à la rédaction de cette clause d’importante cruciale. Car, une clause bénéficiaire bien rédigée, c’est la volonté du défunt bien respectée.

Certes, en matière contractuelle, la liberté est reine. Vous avez la possibilité de rédiger ce qui vous plaît dans votre clause bénéficiaire et en faire profiter qui vous voudrez. Pour autant, cette liberté ne doit pas entraver sa validité.

Il existe en effet des cas d’invalidité de la clause bénéficiaire, parmi lesquels on retiendra :

  • La clause aux bénéficiaires indéterminés : c’est-à-dire que la rédaction de cette clause ne permet pas d’identifier clairement les bénéficiaires du contrat. Par exemple « mes amis », « mes proches », ou « les membres de ma famille ».
  • La clause contraire à la loi française en matière de succession : si la clause contrevient aux droits des héritiers réservataires (vos enfants ou votre conjoint) et lèse un ou plusieurs héritiers, elle peut être partiellement ou totalement déclarée invalide.
  • La clause discriminatoire : c’est la clause qui favorise ou défavorise les bénéficiaires selon leur sexe, leur nationalité ou leur couleur de peau.

En clair, vous avez une totale liberté dans le choix des bénéficiaires de votre contrat d’assurance-vie, dès lors que vous respectez la législation française en vigueur. Une clause bien rédigée, est une stipulation claire et conforme qui évite toute contestation future.

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Quelle mention est fortement conseillée à la fin de toute clause bénéficiaire ?

La rédaction de cette clause bénéficiaire vous fait trembler ? Vous craignez un conflit familial, ou de n’avoir pas prévu une situation future ? Rassurez-vous on revient sur un détail à ne pas oublier.

Pour éviter un impair, nous vous recommandons d’ajouter à la fin de votre clause bénéficiaire la mention « à défaut, mes héritiers ». Cette simple formulation réduit fortement les risques d’invalidité de la clause bénéficiaire. Ainsi, vous serez protégé dans l’hypothèse où un héritier bénéficiaire venait à décéder avant l’issue du contrat. 

À défaut, une clause bénéficiaire mal rédigée pourrait conduire à répartir le capital de votre contrat selon les règles de droit commun et attribuer le bénéfice de votre assurance vie à vos héritiers légaux.

Pourquoi démembrer la clause bénéficiaire d'une assurance vie ?

On ne vous parle pas ici de démembrement de propriété, mais bien d’un démembrement de la clause bénéficiaire. Comme pour un bien immobilier, cette stratégie patrimoniale est souvent utilisée pour optimiser la transmission de votre assurance-vie.

Le démembrement d’une clause bénéficiaire est semblable à celui d’une propriété : d’un côté la nue-propriété et de l’autre, l’usufruit. Le système reste le même, appliqué à votre assurance-vie. 

Ainsi, l’un des bénéficiaires pourra recevoir l’usufruit du capital (c’est-à-dire le droit de percevoir les revenus et intérêts du contrat d’assurance-vie) et l’autre, la nue-propriété (le droit de disposer ou de transmettre à son tour).

Quel intérêt ? Là encore, il y a des similitudes avec le démembrement de propriété. L’avantage est principalement fiscal puisqu’il permet, en fonction de l’âge de l’assuré, de réduire l’assiette fiscale pour la transmission.

Cela permet aussi de protéger le conjoint survivant au jour de la succession en lui transmettant l’usufruit du capital et, ainsi, des revenus réguliers, tandis que les enfants peuvent recevoir la nue-propriété…

Comment rédiger une clause bénéficiaire pour mon assurance vie ?

Retenez qu’il existe bien des manières de rédiger la clause bénéficiaire de votre contrat d’assurance-vie. Certes, vous avez toute liberté pour en choisir les termes et les bénéficiaires. Pour autant, cette clause cruciale mérite qu’on lui accorde le plus grand soin.

Pour résumer, voici quelques détails auxquels veiller :

  • Précisez attentivement le nom des bénéficiaires afin d’éviter toute confusion ou ambiguïté qui conduirait à l’invalidité.
  • Soyez bref, clair et précis : utilisez un langage simple et sans ambiguïté.
  • Ajoutez la mention de substitution « à défaut, mes héritiers » dans l’hypothèse ou un bénéficiaire venait à décéder avant l’issue du contrat.

Surtout, ne prenez pas cette clause pour définitivement acquise. Nous vous recommandons au contraire de réviser la clause bénéficiaire lorsque votre situation évolue (financière, familiale…etc) afin de vous assurer qu’elle soit toujours fidèle à vos volontés.

Vous avez quelques incertitudes et questionnements sur la rédaction de la clause bénéficiaire de votre contrat d’assurance-vie ? Ne rédigez pas trop rapidement une clause si déterminante de l’avenir de votre patrimoine. Prenez conseil auprès d’un expert en patrimoine.

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